Émotions, travail et sciences sociales
978-2-36630-122-9
Neuf
Régine Bercot, Aurélie Jeantet et Albena Tcholakova (sous la direction de)
En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d’action.
En quoi la prise en compte des émotions permet-elle de mieux analyser les dynamiques au travail ? La pluralité des chapitres vise à répondre théoriquement et concrètement à la question en montrant que les émotions dialoguent avec le sens du travail et son organisation, impulsent ou réduisent les potentiels d’action. Les lecteurs auront accès à une traduction inédite d’un très beau texte de la grande sociologue américaine Arlie Russell Hochschild. La manière dont le discute Christophe Dejours met en saillie les différences de préoccupations et de concepts entre sociologie et psychanalyse. En outre, plusieurs chercheurs et praticiens disent comment la prise en compte des émotions s’articule avec les corpus de leur discipline. Sociologues, anthropologue, historienne, cliniciens nous livrent la manière dont ils et elles s’appuient sur l’existence des émotions dans le travail pour fonder leurs repères, leur approche et leur contribution à l’analyse des mondes sociaux et particulièrement du travail. Ainsi, la visibilité des émotions ou son invisibilité peuvent constituer un indicateur très pertinent pour l’historienne, nous explique Arlette Farge.
Les émotions jouent comme révélateur des conditions de travail et participent activement des spécificités professionnelles. L’expression des émotions est sociale et genrée (Angelo Soares). Elles peuvent être prises dans des rapports de domination et instrumentalisées par autrui pour conduire à des comportements particuliers, ainsi qu’en témoigne Patricia Paperman. Elles supposent toujours une activité de travail spécifique pour les assumer, les mettre à distance, les exprimer ou les taire selon les contextes et les situations. Cela peut conduire, lorsque l’organisation du travail est pathogène, à une désaffection, risquée pour le sujet (Thomas Périlleux). On pense couramment à la dimension individuelle de ce travail sur les émotions mais l’ouvrage montre qu’il fait l’objet d’une appropriation collective (Julien Bernard) et parfois institutionnalisée comme dans les hôpitaux (Michel Castra), ce qui permet de penser qu’une prise en charge organisationnelle des émotions est possible. À quand sa généralisation ?
Sommaire
Introduction – La valeur heuristique des émotions pour l’analyse du travail
Chapitre 1 – Sociologie des sentiments et des émotions : pistes choisies
Arlie Russell Hochschild
Chapitre 2 – Que faire de l’inconscient dans le travail émotionnel ?
Christophe Dejours
Chapitre 3 – Pour une sociologie avec émotions : l’état des connaissances sur le travail émotionnel
Angelo Soares
Chapitre 4 – Comprendre et expliquer –
De quelques enjeux sociologiques de l’analyse des émotions au travail
Julien Bernard
Chapitre 5 – Régulation et partage social des émotions en soins palliatifs
Michel Castra
Chapitre 6 – Émotions, subjectivité et rapports sociaux en histoire
Arlette Farge
Chapitre 7 – Émotions et domination
Patricia Paperman
Chapitre 8 – Être désaffecté – Gestion des émotions et clinique du travail
Thomas Périlleux
Conclusion – Travailler avec les émotions
Références
Auteurs | Régine Bercot, Aurélie Jeantet et Albena Tcholakova (sous la direction de) |
Hauteur | 210 mm |
Largeur | 148 mm |
Épaisseur | 10 mm |
Poids (g) | 260 g |
Année | 2022 |
Nombre de pages | 198 |