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L'expérience des normes - Comprendre l'activité humaine avec la démarche ergologique

9782366300444

Neuf

Louis Durrive - Préface François Daniellou
 

Le présent ouvrage veut faire découvrir l’approche ergologique de l’activité humaine. L’être humain grandit et évolue dans une société constituée de normes, mais en même temps il n’est pas exposé passivement aux effets de celles-ci.

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25,00 € TTC

Le présent ouvrage veut faire découvrir l’approche ergologique de l’activité humaine. L’être humain grandit et évolue dans une société constituée de normes, mais en même temps il n’est pas exposé passivement aux effets de celles-ci. Or, si l’individu n’est jamais le simple produit des normes sociales, c’est parce qu’il refuse de s’y soumettre mécaniquement. En effet dans son effort pour vivre, il pose une exigence pour lui-même, celle de s’approprier la norme, de renormaliser à travers une mise en débat – de sorte que la soumission n’en est plus toujours une : elle peut aussi être une opportunité d’exister avec les autres. Le retravail des normes par chacun est alors une revendication de santé et d’autonomie pour l’individu. Mais la réciproque est également vraie : la norme, pour fonctionner, a besoin de la renormalisation. Car en même temps qu’elle exige le même (la conformité), la norme doit compter sur le différent – autrement dit le retraitement singulier que chacun fera d’elle, afin de la rendre opérationnelle au moment présent. La norme fait l’homme et l’homme fait la norme.

L’agir efficace correspond ainsi à un « usage de soi », au croisement d’une acceptation et d’une contestation – une contestation au sens d’une prise de recul en vue de trouver la bonne manière de négocier l’effectivité de la norme à travers soi. Pour le comprendre et en tirer les conséquences au travail et en formation, il faut saisir l’activité humaine à partir de l’expérience des normes (au sens du vécu, de la pratique et des savoirs qui en résultent). Cela signifie que dans ses interactions in situ, chacun doit retraiter doublement la norme : par une actualisation et par une personnalisation. L’actualisation de la norme, c’est son réaménagement en situation par un être intelligent qui se pose en acteur, qui fait des combinaisons originales, qui bricole des solutions innovantes. Il y a bien un être humain qui fait preuve d’initiative au sens logique, à l’échelle micro. Mais ces renormalisations (observables, constatables) supposent elles-mêmes une personnalisation de la norme : il y a une présence, un corps vivant qui se structure dans l’expérience des normes et revendique d’être centre d’évaluation, auteur de sa propre vie. C’est donc aussi un être doué d’initiative au sens axiologique – c’est-à-dire un être pour qui il est impossible de ne pas exercer sa normativité en réévaluant de son point de vue la valeur de la norme antécédente. En préférant cette manière d’agir à toutes les autres, il fait d’elle « sa » norme – et c’est pour cela qu’il est efficace.

Après une carrière dans le domaine de la formation professionnelle, Louis Durrive (né en 1956) enseigne à la faculté de sciences de l’éducation de l’Université de Strasbourg. Il mène ses recherches au laboratoire interuniversitaire des sciences de l’éducation et de la communication (LISEC), à la suite d’une HDR portant sur les compétences professionnelles. Il a codirigé avec Yves Schwartz les deux volumes des Entretiens sur l’activité humaine : Travail et Ergologie (2003) et L’Activité en Dialogues (2009), aux éditions Octarès.

Préface - L’ergologie, en dialogues parmi les ergo-disciplines
François Daniellou
 
Introduction
 
I. Faire l’expérience des normes
 
De la contrainte à la norme
Comment interpréter le phénomène de l’autocontrainte ?
La contrainte et l’aliénation
Aliénation et libération, dans la perspective de Canguilhem
Ce que disent de la norme les usages que l’on en fait : c’est normal, c’est anormal
A quelles conditions une norme peut-elle fonctionner comme norme ?
La pluralité, face externe : la variabilité
La pluralité, face interne : la labilité
Les deux conditions de la norme et l’activité humaine
Les trois dimensions distinctives de la norme sociale
La normativité selon Canguilhem
Continuités et discontinuités du social au vital
Une première dimension distinctive de la norme sociale : la logique rétrospective
L’intention corrective
Le prestige de la norme
Le paradoxe des normes « déjà là »
Les normes antécédentes et anonymes
Une deuxième dimension distinctive de la norme sociale : à travers le débat de normes, la contestation du milieu afin de l’adapter tout en s’adaptant
La contestation des normes et la vie en société
Conflits de normes et débats de normes
À l’échelle macro
À l’échelle micro
Le débat avec le milieu : assujettissement/subjectivation
L’expérience des normes : l’hypothèse d’une transgression
Une troisième dimension distinctive de la norme sociale :
la renormalisation qui tranche le débat de normes, au nom de valeurs
Valeurs vitales et valeurs sociales
Des valeurs en débat
Se poser le problème du vivre en termes de valeurs
La renormalisation : grâce au point de vue, trouver une issue au débat de normes
Un point de vue : d’abord de vie
L’expérience des normes : devenir davantage singulier et vivre mieux en société
Pour conclure notre exploration du concept de norme
 
II. Faire usage de soi
 
D’une idée forte de l’acte à l’activité, comme lutte pour la santé et l’autonomie
Être en activité, c’est lutter pour reprendre sans cesse l’initiative
Contrainte et initiative dans le monde du travail : le visible et l’invisible de l’acte
Faire usage de soi
Faire usage de son corps-soi
Usage de soi par soi et par les autres
Devenir le centre d’une situation
L’impossible et l’invivable
La double anticipation, versant positif du couple impossible-invivable
Des entités collectives à géométrie variable
 
III. Être compétent
 
« Quatre propositions » pour introduire le débat sur la compétence
La compétence et l’acte : entre adhérence et désadhérence
Analyser l’activité au prisme du triangle effort-tâche-service
La compétence et les deux initiatives masquées dans l’acte
La compétence au-delà d’une « boîte noire » explicative :
une catégorie normative autant que constructive
Double anticipation et double initiative :
la compétence comme discours normatif sur l’usage de soi
Évaluer les compétences : un débat de points de vue
Acte et acteur dans la compétence
La compétence, pour rendre compte de la tension interne à l’usage de soi
comme acte social
La compétence, maîtrise d’une « famille de situations » :
tenir ensemble les impératifs de neutralisation et de déneutralisation
Comprendre une situation : fins, risques, enjeux
La situation entre neutralisation et déneutralisation
L’importance de mettre en mots l’usage de soi à travers un langage commun :
par exemple celui de la compétence
 
IV. Approfondir son point de vue en problématisant
 
Du paradigme de la ressource au paradigme de l’usage de soi : problème et projet
Problématiser : faire problème pour soi, de son point de vue
Le réel comme problème et le point de vue problématique :
retour sur la quatrième proposition d’Yves Schwartz
Un malentendu à propos des renormalisations
Le devenir de l’acte et la réserve d’alternatives : vers un ergo-management
« Ergo-manager » dans un monde automatisé : les ingrédients de la compétence
Savoir et débat de points de vue
Comment l’activité peut-elle produire des savoirs ?
Un nouveau régime de production de savoirs : le dispositif à trois pôles
Pour illustrer un « Dispositif Dynamique à 3 Pôles »
 
Conclusion
 
Pour aller plus loin
 
Ouvrages cités
 
Index

Auteur Louis Durrive – Préface de François Daniellou
Hauteur 24 cm
Largeur 17 cm
Poids (g) 400 g
Année 2015
Nombre de pages 216 p.

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