Tensions et émotions dans le travail social précaire Agrandir l'image

Tensions et émotions dans le travail social précaire

978-2-36630-1182-2

Neuf

Une sociologie des éducateurs et éducatrices dans les foyers pour enfants.

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25,00 € TTC

Cette enquête ethnographique dans les foyers de l’enfance vise à saisir les conséquences d’un recours de plus en plus massif à des entreprises privées lucratives, comme les agences d’intérim, dans un secteur historiquement non lucratif, l’aide sociale à l’enfance. Face à des processus d’externalisation et de sous-traitance de l’action publique, l’ouvrage propose une analyse conjointe des transformations de l’action sociale, des nouvelles formes d’emploi et de leurs conséquences sur le travail émotionnel des éducateurs et les éducatrices. Dans les foyers de l’enfance, l’embauche de personnel socio-éducatif moins formé, moins cher ou avec des contrats courts – CDD, intérimaires, auto-entrepreneurs, etc. –, soulèvent de nombreuses contradictions sur l’activité même du travail social consistant, pour une part, à défier la précarité des bénéficiaires. Cette recherche s’interroge donc sur le phénomène de précarisation qui touche de manière concomitante, mais non symétrique, les publics et les agents des services sociaux. À la croisée d’une sociologie du travail social, de l’emploi et des rapports sociaux, le livre présente d’un côté les nouveaux modes de gestion de l’emploi qui s’enracinent dans un contexte plus général de reconfiguration de politiques sociales et, de l’autre, une analyse des reconfigurations du travail du social au prisme de l’emploi atypique.

 

Charlène Charles est une ancienne éducatrice spécialisée en protection de l’enfance, maîtresse de conférences à l’Université Paris Est Créteil et docteure en sociologie.

Sommaire

Prologue : enquêter en terrain sensible

 

Introduction – D’une expérience professionnelle à une enquête ethnographique :

une conversion réflexive

Une précarité improbable et invisible

Étudier les zones grises de l’éducation spécialisée : les intérimaires sont-ils des précaires ?

Les éducateurs spécialisés, ces « précaires » de l’intérieur ?

Des entreprises de travail temporaire dans la nouvelle gestion publique

Les paradoxes du travail relationnel en intérim

Saisir les effets de l’intermittence sur le travail éducatif

 

– Première partie – Les tensions de la précarité dans le travail social :
nouvelles gestion publique, sous-traitance et flexibilité

 

Chapitre 1 – L’Aide sociale à durée déterminée : une gestion de la crise par la précarité

Des intérimaires assignés « au travail du quotidien »

« C’est comme une famille » : le foyer, un lieu de refuge

Créer « la vie quotidienne »

« T’es pas chez toi » ou la fin de l’illusion du refuge inconditionnel

La répartition inégalitaire du travail émotionnel en foyer

« Crises de sens » ou la gestion de l’épuisement

Gestion individualisée de « cas complexes »

Gestion de « crises » : le travail de pacification sociale au sein des établissements

Conclusion

 

Chapitre 2 – Les agences de travail temporaire du secteur social :

des pourvoyeuses d’urgence (sociale ?)

Introduction

Les luttes autour du temps dans les foyers

Une spécialisation sur le segment de l’urgence sociale

« La forteresse des prises en charge hôtelière »

« Le GIGN du social »

Le vivier d’éducateurs, la valeur ajoutée de l’entreprise

La précarité, comme levier de gestion des travailleurs sociaux

Deux chefs et « un free style total » ?

« Gardez toujours une attitude de discrétion et de réserve »

Précarité de l’emploi, précarité du lien

Conclusion

 

– Deuxième partie – Être éducateur en intérim :

précarité de l’emploi et précarité des liens

 

Chapitre 3 – La vocation à l’épreuve de la précarité

Introduction

S’insérer « dans le social » :

les enjeux symboliques du travail d’aide

Trouver « un vrai métier » dans l’éducatif

Passer de l’autre côté de la barrière : devenir celui qui aide

En quête d’autonomie

Auto-réguler son implication ou se désinvestir du travail social ?

« Moi, c’est mon enfant avant celui des autres »

D’une vocation contrariée à une tentative de résistance avortée

La fin d’une vocation ?

Ruses, triches et tactiques des intérimaires

« Je ne suis pas mère Teresa »

« Gratter »

Conclusion

 

Chapitre 4 – Être des « renforts » d’équipe tout en étant isolés en leur sein

Introduction

« Le système de mentor » : une hiérarchie déguisée ?

« Elle a voulu être ma cheffe »

Les intérimaires, ces « faux éducateurs »

L’intérim ou le sentiment de culpabilité intériorisé

Conflits de territoire : le bureau, un espace sanctuarisé

Travail d’équipe et injustice épistémique

Le travail collectif à l’épreuve du désir d’autonomie

Faire cavalier seul

« On est tout seuls face à ça »

Conclusion

 

– Troisième partie – Les pratiques paradoxales d’un travail social précaire

 

Chapitre 5 – « Avoir vécu ce qu’ils ont vécu » :

quand le statut d’intérimaire produit des effets de proximité

Proximité objective, proximité subjective ?

« Faire tourner la baraque » : une proximité assignée ?

« Il n’y a pas de hasard »

Une loyauté de classe : la carte de bus face aux cartes gold

« Je m’identifie à eux »

Des résistances affectives aux micro-politiques du care

Savoirs situés : un ressort de la professionnalité ?

Communauté d’expérience corporelle : l’alliance dans la corporéité

Les sentiments comme résistance : « j’ai décidé de l’aimer »

Des intérimaires « authentiques »

Conclusion

 

Chapitre 6 – L’intérim, un dispositif renouvelé de contrôle social ?

« La phase test »

Les agences pourvoyeuses en « compétences d’autorité »

« On recherche des hommes »

« Demande-toi, pourquoi ils ne mettent pas un Arabe avec un Jean-Pierre »

« J’ai toujours été respecté »

Des « grands frères » dans les foyers de l’enfance ?

« Une autorité naturelle » ?

La contention physique et émotionnelle : neutraliser la peur

Punir les précaires

Les éducateurs « paix sociale »

Les éducateurs « vigiles »

Conclusion

 

Conclusion générale

Le travail social, un service comme un autre

Des éducateurs entre résistance et consentement

Les effets paradoxaux de l’intermittence

sur le travail relationnel

 

Références

Auteur Charlène Charles
Hauteur 210mm
Largeur 148mm
Épaisseur 13mm
Poids (g) 338g
Année 2021
Nombre de pages 338

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